2 - Le président de la République est-il obligé de faire un référendum pour reconnaître la Palestine ?

 

 
 
 
Le président de la République est-il obligé de faire un référendum pour reconnaître la Palestine ?
 
  
Non. En droit français, le président de la République n’est absolument pas obligé de recourir à un référendum pour reconnaître un État étranger, y compris l’État de Palestine. Cette décision relève des prérogatives régaliennes de l’exécutif, dans le cadre de la politique étrangère, conformément à la Constitution.
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La reconnaissance d’un État : une compétence de l’exécutif
La reconnaissance d’un État étranger n’est pas une question qui relève du pouvoir législatif ou du peuple souverain par voie référendaire, mais du pouvoir exécutif, représenté en France par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères.
L’article 52 de la Constitution dispose :
> « Le Président de la République négocie et ratifie les traités. »
Et l’article 5 précise :
> « Le Président de la République est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. »
Cela signifie que le président peut reconnaître un État étranger par un simple acte diplomatique, sans en référer ni à l’Assemblée nationale, ni au peuple.
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Le référendum : une option, pas une obligation
Le référendum prévu à l’article 11 de la Constitution permet au président d’interroger le peuple sur certains sujets, y compris en matière de politique étrangère. Mais cette procédure est facultative. Aucune disposition ne l’impose dans le cas d’une reconnaissance d’État.
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Des précédents nombreux et sans référendum
L’histoire diplomatique française regorge de reconnaissances d’États ou de gouvernements sans aucun recours au référendum. En voici quelques exemples significatifs :
▪ 1944 : reconnaissance du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) par les Alliés
Aucun référendum n’a été organisé : il s’agissait d’une décision politique entre gouvernements, actée par échanges diplomatiques.
▪ 1949 : reconnaissance de la République populaire de Chine
La France n’a pas consulté sa population. C’est une décision du gouvernement français sous Vincent Auriol (président) et Georges Bidault (ministre des Affaires étrangères).
▪ 1964 : reconnaissance de la République populaire de Chine par le général de Gaulle
Ce fut un acte de souveraineté diplomatique assumé par le général de Gaulle, sans passer par le Parlement ni par le peuple.
▪ 1991 : reconnaissance des États issus de l’ex-Yougoslavie et de l’URSS
La France a reconnu la Slovénie, la Croatie, l’Ukraine, les pays baltes, etc., dans le cadre des bouleversements géopolitiques post-guerre froide, sans référendum.
▪ 2011 : reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) libyen comme autorité légitime
Le président Nicolas Sarkozy l’a annoncé publiquement sans consultation parlementaire ou populaire.
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Et la Palestine ?
La reconnaissance de l’État de Palestine entre pleinement dans cette tradition diplomatique. De nombreux pays l’ont déjà fait par une simple déclaration exécutive, sans référendum :
Suède (2014)
Islande (2011)
Vatican (2015)
La France elle-même a laissé entendre à plusieurs reprises qu’elle pourrait reconnaître la Palestine « au moment opportun », sans évoquer un quelconque recours au référendum.
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En conclusion
La reconnaissance de la Palestine ne nécessite aucun référendum. C’est une prérogative politique du chef de l’État, relevant de la diplomatie française. Elle peut s’appuyer sur des précédents historiques nombreux, français et internationaux. Refuser de reconnaître la Palestine sous prétexte d’un besoin de consultation populaire revient à éluder une responsabilité politique claire, alors même que l’outil juridique pour agir existe pleinement — et depuis longtemps.

1 - "Qui détourne vraiment l’aide humanitaire à Gaza ?"

 


1 -




À Gaza, c’est Israël qui détourne l’aide humanitaire — et il le revendique


Depuis des mois, la propagande israélienne martèle une affirmation devenue refrain :

 le Hamas détournerait l’aide humanitaire destinée aux civils de Gaza. Pourtant, sur le terrain,

 ce n’est pas le Hamas qui filtre les convois, bombarde les entrepôts, tue les humanitaires ou

bloque les camions à la frontière. C’est l’armée israélienne. Et ce n’est pas un échec logistique :

 c’est une stratégie politique assumée.



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Israël contrôle toute l’aide humanitaire entrant à Gaza


Contrairement à l’image véhiculée par Tel-Aviv, aucune aide n’entre à Gaza sans l’accord

 d’Israël. Les points de passage sont strictement contrôlés par l’armée israélienne, qui filtre les

 biens autorisés, ralentit les inspections pendant des semaines, voire des mois, et rejette

 arbitrairement du matériel médical, des générateurs, des tentes ou même de la nourriture.


Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), « les

restrictions israéliennes sur l’accès humanitaire [...] continuent d’entraver l’acheminement de

 l’aide essentielle » (avril 2024).


Pire encore : en juillet 2024, l’armée israélienne a reconnu avoir détruit l’équivalent de la

 cargaison de 1 000 camions d’aide humanitaire — des vivres, du lait infantile, de l’eau et des

 médicaments — entreposés à la frontière avec Gaza. Motif invoqué : les produits auraient été

 « avariés » sous le soleil.

Mais c’est l’armée israélienne elle-même qui avait bloqué leur distribution pendant des semaine

s, jusqu’à les rendre impropres à la consommation, avant de les brûler.


Ce cynisme bureaucratique illustre jusqu’à l’absurde la logique de siège appliquée à une

 population affamée.



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Quand des civils israéliens sabotent l’aide sous l’œil des caméras


À cela s’ajoutent des scènes documentées par les médias internationaux :

➡️ Des colons et civils israéliens, parfois des enfants, attaquent les convois humanitaires.

➡️ Ils déchirent des sacs de farine, piétinent des caisses de nourriture, bloquent physiquement

 les routes.

➡️ Le tout devant les caméras, parfois avec la passivité ou la complicité des soldats.


Ces actes de sabotage, loin d’être isolés, ont visé à empêcher volontairement l’acheminement 

de l’aide vers Gaza. Ils s’ajoutent à une guerre menée non seulement par l’État israélien, mais

 tolérée et alimentée par une partie de sa société civile.



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Une famine utilisée comme levier politique


Ce qui était autrefois dénoncé comme un crime est désormais revendiqué comme un outil de

 guerre. Dès octobre 2023, Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, annonçait :


> « Aucun électricité, aucun carburant, aucune nourriture ne sera autorisée. Nous combattons

 des animaux humains. »




Des mots glaçants. En mars 2024, le journal Haaretz a révélé un document officiel israélien

 établissant une politique de restriction de l’aide humanitaire afin de « faire pression sur la

 population civile ». Ce n’est pas une dérive. C’est une méthode.


Cette stratégie a été qualifiée par Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies,

 de punition collective, ce qui constitue un crime de guerre au regard du droit international.



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Le droit à la nourriture : une obligation bafouée


L’accès à la nourriture n’est pas une faveur. C’est un droit fondamental, inscrit dans :


la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 25),


le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 11),


et réaffirmé dans la Charte des Nations unies, qui reconnaît le droit des peuples à vivre à l’abri

 de la faim.



Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définit comme crime de guerre le fait de 


> « priver délibérément une population civile de biens indispensables à sa survie ».




En détruisant une aide vitale au lieu de la laisser entrer, Israël viole de manière flagrante le 

droit humanitaire international.



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Les humanitaires : ciblés, tués, effacés


Jamais autant d’humanitaires n’ont été tués que dans cette guerre. En avril 2024, sept membres

 de l’ONG World Central Kitchen ont été tués par des frappes israéliennes, malgré leur

 coordination avec Tsahal. Le convoi était identifié, géolocalisé, autorisé.

👉 Ce n’était pas une erreur. C’était un signal d’intimidation.


Et ce cas n’est pas isolé : selon l’UNRWA, au moins 224 collaborateurs de l’ONU ont été tués à 

Gaza par l’armée israélienne depuis octobre 2023 — un record dans l’histoire des Nations unies. 


La directrice de l’agence USAID, Samantha Power, a déclaré devant le Congrès américain en

 mai 2024 :


> « Le gouvernement israélien ne facilite pas, et dans bien des cas empêche activement

 l’acheminement de l’aide humanitaire. »




Même ton chez Martin Griffiths, chef du Bureau humanitaire des Nations unies :


> « L’aide est retenue à la frontière alors que les gens meurent de faim. Cela relève d’une

 volonté politique. »





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Une inversion accusatoire cynique


Accuser le Hamas de détourner l’aide est une stratégie de diversion, qui vise à masquer

 l’essentiel :

➡️ Israël contrôle les flux humanitaires.

➡️ Israël les bloque, les détruit, ou les bombarde.

➡️ Israël assume cette politique.


C’est ce qu’a reconnu la Cour internationale de Justice en janvier 2024, en ordonnant à Israël

 de permettre immédiatement l’acheminement de l’aide humanitaire. Israël a ignoré cette 

décision.


Le détournement de l’aide humanitaire n’est pas une rumeur. C’est un crime de guerre

 documenté.

Et ce n’est pas une faute isolée. C’est une politique d’État.