La Palestine et le mythe du « droit historique » israélien : étude complète et référencée
Introduction
L’argument israélien selon lequel les Juifs contemporains auraient un « droit historique » sur la Palestine repose sur la prétendue continuité entre les anciens royaumes israélites et les populations juives modernes. Une analyse rigoureuse démontre que cet argument est historiquement, sociologiquement et juridiquement infondé :
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La Palestine a été occupée de manière continue par une diversité de peuples depuis la préhistoire.
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Les anciens Juifs ont été en grande partie intégrés dans la population locale ou dispersés, à l’exception de communautés isolées comme les Samaritains.
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Les Juifs contemporains revendiquant la Palestine n’ont pas de lien direct démontré avec les Juifs antiques.
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Le droit international moderne ne reconnaît aucun fondement juridique à des revendications basées sur des textes religieux ou des présences anciennes.
I. Chronologie des occupations et populations de la Palestine
1. Préhistoire et âge du bronze (IXe – IIe millénaire av. J.-C.)
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Sites archéologiques majeurs : Tell es-Sultan (Jéricho), Jérusalem primitive, Bethléem.
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Population : Cananéens et autres peuples sémitiques.
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Culture : Villages agricoles, premières cités-états, fortifications.
Références :
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Finkelstein, I. & Silberman, N.A., The Bible Unearthed, 2001.
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Mazar, A., Archaeology of the Land of the Bible, 2012.
2. Âge du fer et royaumes israélite et judéen (Xe – VIe siècle av. J.-C.)
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Israël et Juda : Royaumes limités aux zones montagneuses, jamais les villes côtières comme Jaffa, Gaza ou Césarée.
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Population : Coexistence avec Cananéens et Philistins.
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Conclusion : La présence hébraïque était géographiquement restreinte et n’effaçait pas les autres populations.
Références :
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Dever, W., Who Were the Early Israelites?, 2003.
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Stager, L.E., Ancient Israel, 2011.
3. Conquêtes et dispersion (VIe siècle av. J.-C. – VIIe siècle ap. J.-C.)
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Babyloniens (586 av. J.-C.) : Exil des élites juives et destruction du Premier Temple.
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Perses : Retour partiel, coexistence avec populations locales.
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Grecs et Romains : Hellenisation, révoltes juives, destruction du Second Temple (70 ap. J.-C.).
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Intégration : Juifs restants intégrés dans la population locale ou dispersés.
Références :
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Levine, L.I., Jerusalem: Portrait of the City in the Second Temple Period, 2002.
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Safrai, S., The Jewish People in the First Century, 1974.
4. Byzantins et Arabes (IVe – VIIIe siècles)
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Byzantins : Christianisation des villes, coexistence des communautés juives.
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Conquête arabe (VIIe siècle) : Introduction de l’islam et de l’arabe, intégration des Juifs survivants à la population locale.
Références :
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Gil, M., A History of Palestine, 634–1099, 1997.
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Peters, F.E., Jerusalem: The Holy City in the Eyes of Chroniclers, 1994.
5. Croisades, Mamelouks et Ottomans (XIe – XIXe siècles)
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Maintien d’une population arabe majoritaire continue.
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Communautés juives isolées : Samaritains, Juifs de Jérusalem, Safed et Hébron.
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La Palestine reste une région identifiable avec ses villes et villages, administrée par les Ottomans à partir de 1517.
Références :
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Khalidi, R., Palestinian Identity, 1997.
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Ben-Arieh, Y., The History of Jerusalem, 1993.
II. Formation du peuple palestinien
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Synthèse historique : Cananéens + Philistins + Juifs antiques + Romains + Byzantins + Arabes + Ottomans.
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Continuité culturelle et linguistique : les Palestiniens modernes sont les héritiers de cette mosaïque.
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Intégration des Juifs anciens : absorption par la population locale, avec quelques communautés minoritaires survivantes (Samaritains).
Références :
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Sykes, M., The Peoples of the Middle East, 1928.
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Rogan, E., The Arabs: A History, 2010.
III. Les Juifs contemporains et l’absence de lien direct avec les Juifs antiques
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Les migrants juifs du XIXe et XXe siècles (sionistes) proviennent d’Europe et d’Asie.
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Aucune preuve généalogique ou historique ne relie ces populations aux Juifs de l’Antiquité palestinienne.
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Le récit d’un « droit ancestral » est donc une construction idéologique.
Références :
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Sand, S., The Invention of the Jewish People, 2009.
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Pappé, I., The Ethnic Cleansing of Palestine, 2006.
IV. Archéologie et construction du récit sioniste
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Certaines fouilles et interprétations archéologiques en Israël ont été utilisées pour légitimer le projet sioniste, en minimisant les vestiges non juifs.
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Exemples : sites palestiniens détruits ou négligés (Sebastia, Jérusalem, Jaffa).
Références :
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CRFJ, Transforming the Holy Land into a Jewish Homeland, 2015.
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Meskell, L., Archaeology Under Fire, 2002.
V. Le droit international et l’invalidité des « droits historiques » religieux
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Le droit moderne repose sur : souveraineté, autodétermination, reconnaissance internationale (Charte des Nations Unies, articles 1 et 55).
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Les textes religieux ou présences anciennes ne constituent pas un fondement juridique valide.
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Conséquence logique : si chaque « présence ancienne » conférait un droit territorial, le monde entier serait en conflit permanent.
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Application à la Palestine : droit des Palestiniens reconnu par l’ONU, indépendamment de la présence des Juifs antiques.
Références :
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Charte des Nations Unies, Articles 1 et 55.
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ICJ, Advisory Opinion on the Legal Consequences of the Construction of a Wall in the Occupied Palestinian Territory, 2004.
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Lauterpacht, H., The Function of Law in the International Community, 1933.
VI. Conclusion
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La Palestine a été habitée en continu par des populations diverses depuis la préhistoire.
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Les Juifs antiques ont été partiellement intégrés aux populations locales, formant le peuple palestinien, avec seulement quelques communautés isolées (Samaritains).
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Les Juifs contemporains revendiquant la Palestine n’ont aucun lien direct avec les Juifs antiques.
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Les revendications basées sur des textes religieux ou un « droit ancestral » sont historiquement et juridiquement infondées.
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Le droit international reconnaît les droits des peuples vivants et la continuité de leur présence sur la terre, garantissant ainsi la légitimité de la souveraineté palestinienne.