3 - Non, les bateaux humanitaires pour Gaza ne sont pas du cinéma : ce sont des actes de résistance pacifique contre un blocus illégal

 


Non, les bateaux humanitaires pour Gaza ne sont pas du cinéma : ce sont des actes de résistance pacifique contre un blocus illégal


Alors que deux nouveaux bateaux humanitaires ( Handala et Madeline) ont récemment tenté de briser le blocus imposé à Gaza, certains propagandistes sionistes cherchent à tourner ces actions en dérision, les qualifiant de « cinéma » ou de « mise en scène pour amuser la galerie ». Cette rhétorique, aussi méprisante qu’irresponsable, révèle surtout une volonté de détourner l’attention d’un fait central : le blocus de Gaza est illégal au regard du droit international, et toute action visant à le briser pacifiquement est un acte de légitime résistance civile.

Les bateaux qui se dirigent vers Gaza ne sont pas des embarcations symboliques : ils transportent des vivres, des médicaments, du matériel médical, mais surtout, un message puissant de solidarité. Ils rappellent au monde que 2,3 millions de Palestiniens vivent aujourd’hui enfermés dans une prison à ciel ouvert, sans liberté de circulation, sans accès aux soins, à l’eau potable ni à l’électricité, dans un territoire dévasté par les bombes.

Qualifier ces missions de « spectacle » revient à insulter les femmes et les hommes courageux qui y participent — parmi lesquels des juristes, des médecins, des prêtres, des parlementaires européens, des survivants de la Shoah et même des prix Nobel de la paix.

On peut citer :

Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix en 1976, qui a participé à plusieurs tentatives de briser le blocus en mer.

Jean Ziegler, ancien vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui a publiquement soutenu les flottilles et dénoncé le siège de Gaza comme un crime contre l’humanité.

Hedy Epstein, survivante juive de la Shoah, qui à l’âge de 85 ans avait tenté de rejoindre Gaza par bateau, en solidarité avec les Palestiniens.
'' Je ne peux pas rester silencieuse face à une injustice, même si elle n’est pas dirigée contre moi."

Desmond Tutu, archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix, soutien public de la Flottille de la liberté, qui déclara : « Le siège de Gaza est un crime contre l'humanité. Le monde ne peut rester silencieux. »

Des parlementaires européens comme Ana Miranda (Espagne), Malin Björk (Suède) ou Sven Britton (Suède), qui ont embarqué à bord de missions humanitaires.

Ces actions ne sont pas isolées : elles s’inscrivent dans une tradition de résistance non violente contre l’injustice, comparable à celle des navires ayant tenté de briser l’apartheid en Afrique du Sud ou de dénoncer les dictatures militaires en Amérique latine.

Ce qu’on oublie souvent de dire, c’est que ces bateaux sont régulièrement interceptés par Israël non pas dans ses eaux territoriales, mais en pleine mer, dans les eaux internationales, en violation flagrante du droit maritime. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (1982) est claire : un État ne peut intercepter un navire en haute mer que dans des cas très spécifiques (piraterie, traite d’êtres humains, diffusion illicite). Aucun de ces motifs ne s’applique ici. Il s’agit donc d’un acte de piraterie d’État.

Le cas le plus célèbre reste celui du Mavi Marmara, en mai 2010. Ce navire turc faisait partie de la "Flottille de la liberté". Il a été attaqué par les forces spéciales israéliennes en pleine nuit, en eaux internationales, causant la mort de 9 militants civils. Une mission d’enquête des Nations unies a qualifié l’assaut d’illégal, disproportionné et meurtrier. Amnesty International et Human Rights Watch ont depuis demandé la levée immédiate du blocus, considéré comme une forme de punition collective interdite par la Quatrième Convention de Genève.

Alors qui joue vraiment la comédie ? Ceux qui prennent des risques pour alerter le monde sur un drame humanitaire ignoré, ou ceux qui, bien à l’abri, tournent ces gestes en ridicule pour protéger une politique d’enfermement, d’apartheid et d’impunité ?

Ces bateaux ne sont pas des accessoires de théâtre. Ce sont des boussoles morales. Et s’ils dérangent tant, c’est parce qu’ils rappellent que l’occupation n’est pas une fatalité, que le droit international existe encore, et que des citoyens du monde refusent de se taire devant l’inacceptable

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