La famine serait une invention ?
"La faim comme arme, le déni comme stratégie"
Pendant
que les enfants de Gaza meurent de faim, une autre guerre fait rage :
celle de l’image, de la vérité, de la mémoire. Une guerre où la négation
de l’évidence devient arme politique. La famine serait une invention.
Les photos, des montages. Les cris des mères, de la mise en scène. Une
partie de la propagande israélienne et de ses relais tente de nous faire
croire que ce que nous voyons n’existe pas. Mais les faits, eux,
résistent.
Une famine organisée, assumée, planifiée
Israël
n’a jamais caché son intention d’affamer la population de Gaza. Dès les
premiers jours de l’offensive, le ministre de la Défense, Yoav Galant,
déclarait :
"Nous imposons un siège complet à Gaza.
Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant. Nous
combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence."
(9 octobre 2023)
Plus
récemment, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, figure de
l’extrême droite israélienne, s’est opposé à tout acheminement d’aide
humanitaire, affirmant que cela revenait à « nourrir l’ennemi ».
Des
documents internes de l’armée israélienne, révélés par Haaretz,
montrent que l'État hébreu limite sciemment les quantités de nourriture
autorisées à Gaza. Une stratégie déjà mise en œuvre depuis 2007,
cyniquement appelée : “mettre Gaza au régime”.
Les convois humanitaires : ciblés, entravés, manipulés
Lorsque
les convois humanitaires parviennent à franchir les barrages
administratifs, ils sont souvent accueillis non par des humanitaires,
mais par la violence.
Des colons israéliens armés,
parfois accompagnés de leurs enfants, interceptent régulièrement les
camions d’aide. Plusieurs vidéos montrent ces milices extrémistes vider,
vandaliser et brûler les cargaisons alimentaires. D’autres bloquent
purement et simplement les routes d’accès vers Gaza, en toute impunité,
souvent sous le regard passif ou complice des soldats israéliens.
Ce
n’est plus seulement un État qui organise la famine. Ce sont des civils
encouragés à y participer, dans un climat de haine et de
déshumanisation. Faire mourir de faim n’est plus une conséquence : c’est
un objectif partagé.
Des centres de distribution transformés en pièges mortels
Le
29 février 2024, un événement glaçant a illustré cette logique : plus
de 110 civils affamés ont été tués alors qu’ils tentaient d’accéder à un
convoi d’aide alimentaire à Gaza. Israël a prétendu à un "mouvement de
foule", mais les images et témoignages confirment que les tirs venaient
des soldats israéliens. Les morts avaient tenté d’atteindre des sacs de
farine. Ils ont été abattus.
Ce drame n’est pas un
accident. Il s’inscrit dans une série d’attaques visant les populations
qui cherchent à se nourrir. Israël, avec la complicité logistique de
l’armée américaine, organise des distributions dans des zones ciblées,
créant ainsi des zones de rassemblement mortelles, tout en bloquant les
points d’accès plus sûrs.
Les largages aériens : la mise en scène du désastre
Sous
la pression croissante de l’opinion publique mondiale, les États-Unis,
la France et d’autres pays ont organisé des largages aériens d’aide
humanitaire. Mais ces opérations relèvent plus du geste symbolique que
d’un véritable secours : elles sont aléatoires, souvent inefficaces,
parfois même dangereuses. Plusieurs colis sont tombés en mer ou ont
blessé des civils.
Comme l’a résumé Oxfam :
"Les largages ne sont pas une solution. Ils sont une mise en scène."
Pendant
qu’on largue quelques tonnes de vivres pour les caméras, des centaines
de camions sont bloqués aux frontières, sous contrôle israélien. Ce
n’est pas l’absence de nourriture qui tue à Gaza. C’est sa rétention
organisée.
Ce n’est pas une famine accidentelle. C’est une politique.
La
famine à Gaza est un choix stratégique. Une punition collective. Un
crime lent. Ce n’est pas une "conséquence regrettable de la guerre",
comme veulent le faire croire les porte-parole israéliens. C’est une
méthode.
Et ceux qui bloquent l’aide, tirent sur les
affamés, brûlent les camions de nourriture, ne cherchent pas la paix.
Ils cherchent à briser un peuple par la faim.
Le déni : la dernière couche du crime
Quand
les faits deviennent trop visibles, alors commence le travail de déni :
on accuse les ONG de mentir, on dit que les enfants squelettiques sont
des acteurs, que les photos sont truquées. Mais si tout cela est faux,
pourquoi Israël refuse-t-il l’accès aux journalistes étrangers ?
Pourquoi bombarde-t-il les entrepôts d’aide humanitaire et les hôpitaux ?
La vérité gêne. Elle éclaire trop bien le crime. Alors on l’étouffe.
Et si c’était vos enfants ?
Ce
n’est pas une guerre d’images. C’est une guerre contre la vie. Un
enfant qui meurt de faim, ce n’est pas une statistique. C’est un échec
collectif. Et le regarder mourir, ou pire : nier sa souffrance, c’est
trahir l’idée même d’humanité.
Et si c’étaient vos enfants ? Vos voisins ? Vos rues ?
Ce que l’histoire retiendra
Nous
sommes en 2024. Des enfants meurent de faim, non pas dans
l’indifférence du monde, mais dans le mensonge organisé. La famine est
un outil de guerre. Le déni, son camouflage.
Et tous
ceux qui participent à ce camouflage – par silence, par cynisme ou par
propagande – portent une part de cette honte. Une honte que l’histoire
ne pardonnera pas.
p.s : "Sous la pression de
l’opinion publique internationale, Israël vient d’admettre une part de
responsabilité en autorisant le passage de quelques convois
humanitaires. Reste à voir s’il ne s’agit pas simplement d’un écran de
fumée."