5 - Non, le Hamas n’est pas la cause de la guerre — c’est l’occupation qui l’est.


 
Non, le Hamas n’est pas la cause de la guerre — c’est l’occupation qui l’est.


> « Si le Hamas déposait les armes, la guerre à Gaza s’arrêterait. » Ce slogan, martelé par les responsables israéliens et leurs soutiens occidentaux, est devenu l’élément de langage central pour justifier les massacres en cours à Gaza.

Mais cette phrase est une falsification historique. Elle nie l’existence d’un conflit structurel, enraciné non dans l’existence d’un groupe armé, mais dans un système d’oppression, d’occupation et de colonisation imposé au peuple palestinien depuis plus de 75 ans.

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L’OLP a reconnu Israël. En échange : colonisation, fragmentation, assassinats.

Bien avant l’émergence du Hamas, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait reconnu 

Israël (1988), accepté la solution à deux États sur les frontières de 1967, et signé les accords d’Oslo (1993). Ces engagements étaient clairs : désarmement progressif, renoncement à la lutte armée, coopération sécuritaire.

Que lui a répondu Israël ?

La poursuite de la colonisation illégale ;

La division du territoire palestinien en enclaves discontinues ;

L’encerclement de Gaza ;

Et l’assassinat politique d’un Premier ministre favorable à la paix : Yitzhak Rabin, abattu en 1995 par un extrémiste juif qui rejetait toute restitution de territoire.

Depuis lors, ce sont les partisans du Grand Israël, du transfert de population, et de l’annexion de la Cisjordanie qui dominent la scène politique israélienne. Le Hamas, dans ce contexte, est moins la cause du conflit que le symptôme d’un processus de paix systématiquement saboté.

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Une guerre menée contre un peuple, pas contre une organisation

Il faut le rappeler avec force : la violence d’État israélienne n’a pas commencé avec le Hamas. Elle était déjà là lors de la Nakba en 1948, lors des massacres de Deir Yassin, de Tantoura, ou de Kafr Qassem. Elle s’est poursuivie avec l’occupation militaire de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza en 1967. Elle s’est institutionnalisée avec plus de 700 000 colons illégaux aujourd’hui en Cisjordanie. Elle se banalise dans le quotidien d’un peuple privé de liberté, de terre, et de justice.

Le Hamas ne dirige pas la Cisjordanie. Pourtant, les Palestiniens y sont tués, emprisonnés, expulsés, colonisés. Il n’y a pas de Hamas à Masafer Yatta, à Naplouse ou à Hébron — et pourtant la répression y est quotidienne.

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Un refus obstiné d’appliquer le droit international

Les Palestiniens ne demandent pas des privilèges, mais le respect des résolutions des Nations Unies :

La résolution 242 : retrait des territoires occupés ;

La résolution 194 : droit au retour des réfugiés ;

La reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, comme le stipule la résolution 181.

Israël les rejette toutes. Il refuse toute négociation sérieuse. Et pendant ce temps, les bulldozers avancent, les check-points se multiplient, les prisonniers s’entassent, les enfants meurent sous les bombes.

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Une impunité rendue possible par les États-Unis et l’Europe

Cette guerre est également celle de l’Occident qui soutient, arme, et protège Israël. Les États-Unis bloquent toute résolution contraignante à l’ONU. L’Union européenne continue à traiter Israël comme un partenaire démocratique, malgré les accusations d’apartheid formulées par Human Rights Watch, Amnesty International, et même B’Tselem, ONG israélienne.

Les appels palestiniens à la justice sont étouffés. Le recours à la Cour pénale internationale est criminalisé. Le mouvement BDS est diabolisé. Les crimes de guerre sont minimisés. L’occupant est présenté comme « une démocratie en état de légitime défense ». L’occupé, lui, est sommé de rester calme sous les décombres.

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La guerre ne s’arrêtera pas avec le désarmement du Hamas

Car ce n’est pas une guerre contre une milice.
C’est une guerre contre une population entière, contre son droit à exister librement sur sa terre. Ce n’est pas une « guerre à Gaza », c’est un projet de domination sur toute la Palestine historique.

La seule issue passe par :

La fin du blocus de Gaza ;

Le démantèlement des colonies ;

La fin de l’occupation militaire ;

L’égalité des droits ;

Et la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

Tout le reste n’est qu’un écran de fumée pour justifier l’injustifiable.