Gaza : Israël prépare un massacre “sans image ni son” après l’assassinat de six journalistes
Gaza – Le directeur de l’hôpital Al-Shifa, Mohammed Abou Salmiya, a tiré la sonnette d’alarme lundi : Israël se prépare à une opération de grande ampleur à Gaza, mais cette fois, “sans témoins”.
“Nous craignons de mourir sans que personne ne le sache”, a-t-il confié à l’agence Anadolu. “En tuant les journalistes, Israël prépare quelque chose de grave pour la ville.”
Dimanche soir, un bombardement israélien a frappé la tente de la chaîne Al Jazeera installée près de l’hôpital Al-Shifa. Bilan : six journalistes tués, dont Anas Al-Sharif, Mohammed Qreiqa et Mohammed Al-Khaldi. Ces reporters couvraient, depuis le 7 octobre 2023, les bombardements incessants sur Gaza.
Pour Abou Salmiya, il ne fait aucun doute : “Les journalistes n’étaient pas cachés. Ils circulaient pour montrer la réalité. L’occupant ne veut pas que cette voix subsiste.” Il redoute que l’armée israélienne ne cherche à “tuer et expulser le plus grand nombre possible de Palestiniens” en l’absence de toute couverture médiatique.
Les autorités de Gaza dénoncent une violation flagrante des lois internationales, rappelant que le ciblage des journalistes et des équipes médicales est devenu l’un des marqueurs de cette guerre. “C’est un message clair : quiconque ose montrer la vérité à Gaza connaîtra le même sort”, affirme Abou Salmiya, appelant les médias du monde entier à réagir immédiatement.
Anas Al-Sharif avait déjà été pris pour cible par Israël, qui avait bombardé sa maison en décembre 2023, tuant son père. En avril dernier, il écrivait dans son testament : “Je vous recommande la Palestine… N’oubliez pas Gaza et soyez des ponts vers la libération.”
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre menée par Israël, avec le soutien des États-Unis, a causé la mort de 61 430 Palestiniens, blessé 153 213 autres, fait plus de 9 000 disparus, et provoqué une famine dévastatrice, en dépit des ordonnances de la Cour internationale de justice exigeant son arrêt.