Quand la propagande s’érige en mirage — et la faim en cauchemar

 


Quand la propagande s’érige en mirage — et la faim en cauchemar

À Gaza, on ne meurt pas seulement de faim. On meurt deux fois : une première fois, le ventre creux, faute d’un morceau de pain ; une seconde fois, sous le poids du mensonge cynique qui prétend que ce pain a été distribué.

Une famine organisée

La faim n’est pas une fatalité naturelle. Elle est fabriquée, organisée, imposée. Depuis mai, plus de 260 Palestiniens, dont 112 enfants, ont succombé à la famine, des dizaines de milliers d'autres attendent leur tour . Des bébés s’éteignent, desséchés avant même d’avoir vécu. Les médecins n’ont plus de mots pour décrire l’agonie de ceux qui n’ont rien avalé depuis des jours, sinon de l’eau croupie.

Et pourtant, Washington et Tel-Aviv orchestrent un récit contraire : 100 millions de repas auraient été distribués, affirment-ils, alors même que les habitants fouillent les poubelles à la recherche de farine avariée. Quelle cruauté que de mourir de faim, et d’apprendre en même temps que l’on aurait été « nourri » !

Quatre centres de mort

La tragédie est d’autant plus insoutenable que ces quatre centres de distribution américano-israéliens, présentés comme des points d’aide, sont en réalité devenus des pièges mortels. Plus de 1 400 Palestiniens ont été tués devant ces lieux censés sauver des vies. Là où l’on promettait du pain, on a distribué des balles. Là où l’on annonçait des repas, on a semé la mort.

La propagande qui tue deux fois

Cette vaste campagne de propagande, répétée en boucle sur les chaînes de télévision et amplifiée sur les réseaux sociaux, n’est pas une erreur de communication : c’est une arme de guerre.

  • Elle tue une première fois par la faim imposée.

  • Elle tue une deuxième fois par l’humiliation de voir son agonie niée, travestie en récit triomphal.

Les Gazaouis, affamés, allument parfois un téléphone, voient défiler ces chiffres délirants, et sentent monter une rage qui les consume autant que la faim. On les exécute par le ventre, puis on les efface par le mensonge.

Faire taire les témoins

Cette vérité, certains ont tenté de la montrer au monde. Parmi eux, Anas el-Sharif, journaliste d’Al Jazeera, assassiné pour avoir osé filmer la réalité nue : des enfants mourant de faim, des familles écrasées entre le siège et la propagande. Comme lui, des dizaines de reporters palestiniens ont payé de leur vie ce courage. Leur meurtre est un message : « Celui qui brise le récit officiel doit être réduit au silence. »

Un crime qui dépasse Gaza

Il ne s’agit plus d’un simple conflit. Il s’agit d’un crime contre l’humanité. Laisser mourir des enfants de faim tout en affirmant qu’ils sont nourris, c’est ajouter le mensonge à l’assassinat. C’est tuer deux fois.

Chaque minute compte. Chaque camion bloqué tue. Chaque communiqué mensonger couvre un cadavre de plus. Chaque journaliste réduit au silence nous prive d’un fragment de vérité.

Le monde n’a plus le droit de détourner le regard. Parce qu’à Gaza, on n’enterre pas seulement des corps : on enterre aussi la vérité. Et ce double crime, famine et mensonge, restera une tache indélébile sur la conscience de l’humanité.