Reconnaître la Palestine : un devoir moral, un choix diplomatique, une obligation politique et juridique
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Depuis
l’annonce d’un possible soutien français à la reconnaissance de l’État
de Palestine, une campagne de pression, coordonnée par le CRIF, certains
relais médiatiques pro-israéliens et par Benyamin Netanyahou en
personne, tente de disqualifier cette reconnaissance. On parle de «
faute morale », « d’erreur diplomatique » ou encore de « danger
politique ». Et l’on nous répète que les Palestiniens ne voudraient pas
d’un État à côté d’Israël, mais à la place d’Israël.
Il est temps de répondre avec clarté, rigueur et courage.
➤ Un acte moral : dire non à l’oubli, non à l’impunité
La reconnaissance de l’État de Palestine n’est ni une faveur ni une récompense.
C’est
une réponse à un droit fondamental bafoué depuis 1948 : celui d’un
peuple à l’autodétermination,
reconnu par l’article 1er de la Charte des
Nations unies.
Laisser ce peuple sous occupation, sous colonisation, sous blocus, c’est accepter l’injustice comme règle.
Refuser sa reconnaissance, c’est normaliser l’apartheid, c’est cautionner la dépossession, c’est renoncer à la paix juste.
➤ Un acte diplomatique : se réinscrire dans le camp du droit
Ceux qui dénoncent une « erreur diplomatique » oublient l’essentiel :
Reconnaître la Palestine, c’est appliquer le droit international.
La
France a voté en faveur de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale
des Nations unies (29 novembre 2012), reconnaissant à la Palestine le
statut d’État observateur non membre.
Elle a
également voté les résolutions qui condamnent les colonies israéliennes
comme illégales au regard du droit international (résolution 2334 du
Conseil de sécurité, 2016).
Comment peut-on voter ces résolutions et refuser ensuite de reconnaître l’État dont on affirme la légitimité ?
Il est temps d’être cohérent.
La reconnaissance de la Palestine n’est pas un geste unilatéral : c’est un alignement sur le droit multilatéral.
➤ Un acte légitime : rejoindre la majorité du monde
À ce jour, plus de 140 États membres des Nations unies ont reconnu l’État de Palestine.
Tous ont également reconnu l’État d’Israël.
Reconnaître l’un n’est pas nier l’autre. C’est affirmer un principe fondamental d’égalité souveraine entre les peuples.
La France, puissance dotée d’un siège permanent au Conseil de sécurité, ne peut rester en retrait de ce consensus mondial.
Elle ne peut continuer à prétendre « soutenir la solution à deux États » tout en refusant de reconnaître l’un des deux.
➤ Un acte de vérité face aux mensonges
À ceux qui répètent que « les Palestiniens ne veulent pas la paix », rappelons les faits :
L’OLP a reconnu Israël depuis 1988, dans ses frontières de 1967.
Israël, en revanche, n’a jamais reconnu l’État de Palestine, ni ses frontières, ni ses droits.
Netanyahou l’a dit explicitement : « Il n’y aura pas d’État palestinien. »
Pendant ce temps, les colonies s’étendent, la Cisjordanie est
morcelée, Gaza est assiégée, les Palestiniens sont déshumanisés.
Ce n’est pas la reconnaissance de la Palestine qui empêche la paix.
C’est sa négation qui nourrit la guerre.
➤ La reconnaissance de la Palestine, ce n’est pas un camp, c’est une norme
Il ne s’agit pas de choisir un peuple contre un autre.
Il s’agit de dire : il ne peut y avoir de sécurité durable pour Israël sans justice pour la Palestine.
Il ne peut y avoir de paix si l’un domine, colonise, écrase l’autre avec la bénédiction de la communauté internationale.
C’est pourquoi reconnaître la Palestine aujourd’hui, c’est :
Honorer nos engagements juridiques internationaux ;
Rompre avec la logique coloniale des faits accomplis ;
Renforcer la voix de la France dans un monde qui doute de ses principes ;
Donner une chance réelle à la paix, fondée sur deux États, deux peuples, deux légitimités.
➤ La France ne doit plus hésiter
Reconnaître l’État de Palestine, c’est :
Un acte souverain au nom du droit ;
Un acte moral face à l’injustice ;
Un acte politique pour la paix.
Il n’est plus temps de reculer. Il est temps d’agir.
Et de dire enfin : la Palestine existe, et la France le reconnaît.
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